Le château dans ses murs

Le château demeure le coeur topographique et symbolique de la ville, le plus grand espace vert de la ville, l’une des plus vastes enceintes castrales en Europe. Depuis la ville, aucun bâtiment n’apparaît, seuls les remparts émergent. À l’inverse depuis l’intérieur, par le jeu de la topographie, on ne voit presque plus l’enceinte, sauf quelques tours. Entre l’université et la ville, nous proposons de penser le château comme un campus muséal, offrant à la découverte des visiteurs des édifices de toutes époques posées sur un vaste green.

Le château et son donjon ont pris place sur un éperon rocheux, au fil des siècles, sans plan d’ensemble préétabli, les bâtiments ont été construits, Donjon roman, salle de l’Échiquier, Enceinte et chemise gothique, Chapelle gothique tardive, Logis du gouverneur classique, Casernes XIXe. Puis les bombardements de la Seconde Guerre mondiale vont démolir une bonne partie des constructions, certaines seront totalement rasées telles les casernes, d’autres partiellement reconstruites pour les édifices romans et gothiques. Viendra la construction d’un musée des Beaux-Arts puis son extension. Le dégagement de vestiges archéologiques s’accompagnera de nouvelles constructions visant à les protéger en les englobant. À tel point qu’aujourd’hui la perception du site et de ses composantes est extrêmement confuse, il en va de même pour les bâtiments et les aménagements paysagers. Pour le traitement des espaces, le projet, en résonance avec le caractère anglo-normand du site, le trait d’union qu’il constitue entre la France et l’Angleterre, prévoit un vaste green, une étendue engazonnée sur laquelle les bâtiments paraissent posés tels ceux des campus britanniques. Ce traitement affirmera son statut d’espace vert principal de la ville. Le nouvel accueil du public sera donc un bâtiment posé sur un green et pour affirmer ceci, il sera très légèrement détaché du sol. Implanté à la croisée des chemins, on l’apercevra d’où que l’on vienne dès que l’on franchira la porte Saint-Pierre ou la Porte des Champs ou encore en empruntant le pont en venant de l’Université. Finalement le bâtiment d’accueil est un point focal, provoquant le mouvement centripète des visiteurs avant qu’ils ne repartent dans un mouvement centrifuge pour les bâtiments existants, quelque soit leur époque de construction ils sont en pierre opaques ou présentant peu de percements, toujours ancrés dans le sol, leurs géométries en plan sont quadrangulaire ou circulaire. À la pierre omniprésente sur le site, aux bâtiments massifs et opaques on préférera une construction en bois dialoguant avec les arbres du site présentant des volumes fragmentés et imbriqués comme le sont les différents secteurs d’un accueil. Un bois sombre, traité, ou brûlé couleur tronc d’arbre.Un plan en éventail Le plan en éventail sera comme découpé pour éviter les arbres présents, d’autres arbres seront plantés pour renforcer l’appréhension d’un bâtiment sous les feuillages. Pour sa partie publique, le nouvel accueil sera largement ouvert sur le campus et l’implantation des parois des volumes sera décidée par les angles de vue à ouvrir et le cadrage des vues depuis l’intérieur des volumes de l’accueil.