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Domaine Belargus

Nous sommes en Anjou, plus précisément en Anjou noir, « chaos géologique » mêlant schistes pourpres et grès poudingues, sur ces terres, le chenin, cépage angevin ancestral donne naissance à des vins uniques, des vins puissants, cristallins et scintillants et ce depuis le Moyen- Age. Quarts-de-chaume, coteaux des Treilles, parcelle du Belvédère, clos des Ruchères,...le vignoble a pris le nom d’un papillon fameux : le pollyommatus belargus, plus couramment appelé́ Bel-Argus, signifiant l’azuré bleu céleste.

Le vin et l’architecture ont longtemps eu en commun leur rapport étroit au sol et au climat, qui ensemble définissent un terroir. Si au XXème siècle, le modernisme a pu sembler un temps éradiquer cette approche de l’architecture, elle revient aujourd’hui en force dans un contexte de crise environnementale. C’est la voie que nous avons choisie de tracer pour répondre aux attentes du domaine Belargus à ses ambitions. Que l’architecture soit à l’image de ses vins et atteigne, elle aussi, à l’excellence. Existe-t-il plus beau sujet que la conception d’un chai pour faire converger ces deux domaines, à travers l’approche du vigneron et l’approche de l’architecte ; l’un et l’autre savent à quel point le temps que l’on consacre à sa passion est le meilleur garant de la réussite comme gage de qualité. Il s’agissait de construire pour le domaine Belargus un nouveau chai, mais pas n’importe où dans le parc paysagé et arboré de la Villa Français, au cœur d’une vaste clairière aux arbres centenaires et à proximité de la maison de maître et de ses dépendances à l’architecture de maçonnerie enduite, de chaînage et décors en briques et pierres, à la couverture d’ardoises. Le chai doit tout à la fois incarner l’identité du domaine, évoquer la pérennité des matériaux comme des savoir- faire et bien sûr satisfaire aux exigences techniques et fonctionnelles indispensables. Un chai discret et exemplaire sur le plan environnemental employant matériaux géo et biosourcés, réutilisant les ressources extraites du site en y creusant le chai d’élevage, cherchant l’inertie thermique pour assurer la stabilité adéquate et réduire d’autant sa consommation énergétique. Ainsi le chai doit établir un rapport tant physique que symbolique à son environnement. Il nous fallait penser une écoconstruction démonstrative des savoir-faire ancestraux mis au service d’une architecture contemporaine. Pour trouver sa place dans cet environnement, tout à la fois, magique et fragile, mêlant si étroitement paysage et architecture, nous avons cherché l’équilibre juste entre forme forte et présence légère, à la manière du papillon. Les loges, ces petits bâtiments agricoles, qui ponctuaient autrefois tout le Maine-et-Loire, construites en charpente de bois à chevrons formant fermes et couvertes de chaume, nous sont apparues avec leur volumes énigmatiques, d’une archaïque modernité, en un mot échappant au temps…

Programme

Architecture / Patrimoine, Intérieurs / Scénographie

Maîtrise d'ouvrage

SCEA Domaine Belargus

Maîtrise d'œuvre

Philippe Prost / AAPP, architecte mandataire

Équipe de maîtrise d'œuvre

Constance DE ZUTERRE, Cheffe de projet, Martin GATTO, Assistant de projet, FORR, Paysagiste, LM Ingénierie, BET Structure et HQE, FL Ingénierie, Économiste, INEX, BET fluides, Les éclaireurs, Conception lumière

Type de mission

Concours pour la construction d’un nouveau bâtiment de vinification et réhabilitation d’une ancienne habitation

Surface

1250 m2 SU

Coût

2 500 000 euros HT

Photographe(s)

ArtefactoryLab